Tri électif | Images qui comptent| Quartiers où l'on vit
mercredi 08 mai 2013
" Mais il faut parfois passer par le sas de l'étrangeté
pour entendre clairement "
Claude-Pujade RENAUD, MARTHA ou le mensonge du mouvement|
Babel 2009|
Photo M T Peyrin | 2011
Extrait de la fresque des roses en partie détruite par le feu
au pied d'un immeuble quartier Paul SANTY Lyon 8°
Une copie réduite a été réinstallée devant la Mairie .
UN INCENDIE DE ROSES
N'ont-ils pas supporté la beauté des roses ou autre chose ?... Le cadeau culturel municipal d'une évocation qui leur était étrangère, provocante peut-être? En l'ignorant peut-être, ils avaient installé leurs familles sur une ancienne Roseraie, dans de hautes Tours de Babel trop bruyantes, , trop peuplées, cosmopolites au fil des migrations succsssives, suintant la précarité de toutes leurs fenêtres sans balcons, sans illusions d'optique. Derrière le déguisement du mur aveugle, côté Ouest, ils parlaient toutes les langues de l'exil et le plus possible celle dont ils avaient à négocier l'hospitalité au jour le jour. Les enfants nés ici s'en sortaient mieux, un temps, celui de l'école, à condition qu'ils apprennent bien, qu'ils jouent le jeu de l'intégration réussie, celui de l'école, vivant à flux constant dans une double peau de paroles entendues. Comment parler en 2011 aux allumeurs de réverbères et aux serpents vénéneux de la crise mondiale . Avaient-ils lu St Exupéry et cette histoire de rose sous cloche dans le désert ? Avaient-ils vu l'incendie provoqué devant la fresque pour faire disparaître l'image patrimoniale qui ne les concernait pas ? En regardant le ciel, les visages imposés avaient disparu. Les flammes de la colère ne pouvaient pas embraser plus haut que la lance des pompiers. Les roses ont survécu, par leur beauté rêvante, accessible à la douceur des soirs d'été et des retrouvailles entre habitants de bonne volonté. Les enfants faisant le lien culturel entre l'ici et l'ailleurs, le passé et le présent...
8 Mai 2013
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